29 janvier 1857
Sauvetage du chasse marée LES TROIS SŒURS
2 hommes sauvés
3 sauveteurs décédés
Participants au sauvetage : Bagausse, ,Matthias Bommelaer, Bose,
Caron, Charles Louis Celle, Charles Declerck, Jouin, Lasselin, Leport,
Charles Lienard, Benjamin Morel, Gaspard Neuts, Thélu, Désiré Tixier,
François, Tixier, Pierre Vincent Weins
Dunkerque :
Un chasse-marée, en essayant de donner dans le port, avait touché sur la barre et y état échoué, à dix heures du matin, la marée était presque basse. M. Benjamin Morel, le président de la Société Humaine et M. Caron maître des pilotes à terre décidèrent que l’ancien canot de sauvetage étant hors d’état de servir, il fallait passer sur les formalités.
On convint que si le bateau des Ponts et Chaussées était nécessaire, un signal donné du bout de la jetée en donnerait avis : un mouchoir élevé en l’air équivaudrait à l’ordre d’amener.
Le canot fut armé par le chef-pilote Bommelaer, Gaspard Neuts et les pilotes Bolleman, Weins et Celle.
En nous entretenant à ce sujet, nous nous étions dirigés avec tout l’empressement que réclame la circonstance, vers l’estacade de l’Ouest, près du musoir duquel l’échouement signalé avait eu lieu. Nous concertions sur les moyens à employer, lorsque les guetteurs des signaux de marée hissèrent pour la première fois le premier ballon, indiquant 3 m d’eau à l’échelle de l’estacade et 3m80 à l’entrée du port.
Nous arrivions, le navire était assez près de la tête de l’estacade pour qu’il fût possible de lire son nom : Les TROIS SŒURS, et de s’entretenir avec l’équipage. La mer montait, le navire avait toutes ses voiles afin d’essayer de se parer du banc et de gagner le large mais le vent et la mer le chargeaient en côte. Le courant le portait à terre, et les secousses qu’il subissait déjà faisaient craindre qu’il ne fût bientôt défoncé.
II n’y avait pas à balancer, il fallait donner l’ordre d’amener le bateau de sauvetage. Conformément à la convention formellement établie par M. Dessurne avant de quitter le port, j’attache mon mouchoir à une perche, un homme la projette en dedans de l’estacade du côté du port, et en attendant on continue à tourner son attention vers le navire en danger.
Que se passait-il ? Ce signal, quoique réitéré, ne fut-il pas aperçu ? Quelqu’un s’opposait-il à ce que le canot sauveteur débordât ? Un obstacle imprévu vint-il se mettre à la traverse ainsi qu’une malheureuse fatalité le fait trop souvent ? On l’ignore !… Ce qui est certain, c’est que le précieux moyen ne nous arriva que plusieurs heures après et au moment où de généreux citoyens venaient, au péril de leur vie, sauver les deux derniers naufragés.
Cependant la mer continuait à monter, et loin de s’afflouer, le malheureux chasse-marée ne faisait que s’engraver davantage. A mesure que le flot s’élevait, la mer grossissait et boulait de plus en plus le navire sur le banc, où il y a moins d’eau qu’au pied de l’estacade où l’on aurait voulu le hâler.
L’influence combinée de la marée de flot (qui le portait à l’Est) et des coups de mer et de ses voiles (qui le dirigeaient Ouest-Sud-Ouest), le poussant vers le Sud-Sud-Ouest, il passa si près du bout de l’estacade, que les nombreux spectateurs qui y étaient accourus purent lui jeter une ligne dont ils retinrent un bout. L’équipage saisit cette ligne, y amarra une aussière toute neuve que l’on pût hâler à l’estacade, et qui établissait entre le navire et nous une communication que nous comptions bien utiliser, plus tard, pour établir un va-et-vient à l’aide duquel nous aurions sauvé les hommes.
Cet espoir, que rien ne semblait devoir déjouer, fit perdre de vue le canot attendu, et les terribles péripéties qui se succédèrent rapidement ne laissèrent plus la liberté de le réclamer de nouveau. Une malheureuse circonstance rendit inutile l’avantage de cette première tentative.
L’amarre était fixée d’une part à l’un des postes de l’estacade, de l’autre au navire lui-même. Dans la vive et poignante préoccupation qui dominait tous les esprits, on cessa de part et d’autre de surveiller le cordage. On voyait le navire, après avoir passé sur le plateau, couler plus loin et glisser peu à peu sur la pente, les coups de mer déferlaient, et l’on avait à craindre que l’équipage ne fût enlevé de dessus le pont. On criait de toutes parts à ces hommes :
: Sur le gréement de misaine sur l’avant !!
Lorsque tout à coup l’amarre, insuffisante à supporter l’effort toujours croissant qui la tendait, se rompit et nous échappa. C’en était fait ! Toute communication était désormais impossible ! Il ne fallait pas songer à la rétablir en présence du péril qui devenait de plus en plus menaçant. Les vagues furieuses enlevaient de dessus le pont tout ce qui s’y trouvait : pièces à eau, mâts, esparres, embarcations.
Lancés çà et là, dans toutes les directions, ces objets flottent, s’éloignent, reviennent et présentent un nouvel embarras ; surtout ceux qui se trouvaient encore retenus par quelques parties de leurs saisies ; ils battent le pont, les bastingages et menacent les naufragés qui sont exposés à être frappés, blessés, mis en pièces…
Et en effet, un des matelots, le nommé Leport, eut les jambes prises entre la chaloupe et le guindeau, il devait les avoir brisées ; Heureusement il en fut quitte pour de fortes contusions. Il n’y avait plus de répit probable ; il fallait tout de suite sauver les malheureux ou les voir périr !
Le spectacle navrant de leur détresse excite la généreuse ardeur de quelques-uns uns de ceux qui en sont témoins. Sur un mot du brave François Tixier, ils courent au bassin des Chasses, ils en enlèvent le canot des ponts et chaussées, et le transportent au talus sous le fort Risban et le mettent à la mer.
Mais ici, un nouveau délai devient la suite d’un combat de générosité entre ces braves gens empressés de courir au secours des naufragés : à peine l’embarcation est-elle à flot que Gaspard Neuts, malgré son grand âge et ne voulant céder à personne l’occasion d’être utile, y saute avec Mathias Bommelaer, Bolleman, Celle et Weins.
En vain Tixier leur démontre-t-il qu’ils n’ont pas sur ce bateau plus de droit que lui, les frères Declerck, Charles Liénard et Jouin qui l’ont porté à force de bras, également. En vain fait-il valoir l’imminence du danger, et la nature de la lutte qui exige toute la vigueur possible, vigueur qui leur manque à eux.
Ces vétérans de la mer, mais ses jeunes camarades et lui même possèdent dans toute sa plénitude… Ils restent sourds à toute réclamation et s’obstinent dans leur généreuse mais funeste résolution. Devant l’urgence, Tixier se désiste avec désespoir et, me prenant à témoin : « Vous le voyez, dit-il, ils ne veulent pas nous laisser sauver l’équipage ; ils vont périr avec lui ! »
Quoique plein de respect pour cette héroïque émulation, je ne partageai que trop les funestes pressentiments de François Tixier. Mais comme lui je sentais que chaque seconde employée à parlementer était un préjudice irréparable. Au moyen d’une ligne amarrée sur le canot et dont nous avions saisi le bout sur l’estacade, nous hâlons enfin le frêle esquif et les cinq hommes qui le montaient. Ils avançaient rapidement vers le navire, malgré les vagues qui, à chaque instant, menaçaient de les engloutir. Quand ils furent à portée nous les larguâmes, et alors ils se dirigèrent à force de rames vers les TROIS SŒURS, où ils abordèrent un instant après.
Saisis d’une douloureuse anxiété, tous les spectateurs cessent toute démonstration et restent absorbés par la scène qui se passe là devant eux.
D’une main vigoureuse Bolleman avait saisi l’une des manœuvres du chasse-marée. Malgré les coups de mer il retient le canot assez de temps pour que les matelots Leport, Bagausse et Lasselin puissent y descendre. En ce moment une lame entraîne rapidement le canot qui, fuyant sous les pieds de l’intrépide marin, le laisse suspendu et oscillant au-dessus de l’abîme.
Heureusement la lame ramène l’esquif et Bolleman y prend pied. Mais dans cette lutte ses forces s’étaient épuisées, un nouveau coup de mer l’oblige à larguer et le canot sauveteur est emporté à une distance qui ne permit plus de revenir à la charge.
Voilà donc le canot et ses huit hommes faisant route pour gagner la terre !…
Mais soit que rempli d’eau il n’obéisse plus au gouvernail, soit que la manœuvre commandée soit mal exécutée, au lieu de nager tribord comme on le leur criait de l’estacade, d’où l’on aurait pu leur jeter un bout de corde et les hâler à terre, ils font la manœuvre inverse et se dirigent Sud-Ouest !
Alors ils prennent la lame en travers… Un violent coup de mer remplit le canot, il chavire ! !… Les huit hommes et l’embarcation sont éparpillés à la surface. Tantôt on les voit se débattant çà et là ; tantôt s’élevant au-dessus des eaux, tantôt s’y enfonçant, puis se réunissant autour de la coque renversée, roulant avec elle dans la lame et s’y cramponnant avec l’énergie du suprême désespoir ! Pendant cette affreuse lutte deux de ces infortunés disparaissent pour toujours. Essaierai-je de vous dépeindre l’angoisse de la foule spectatrice de ce lamentable désastre ?
Porté par la marée de flots, le canot était maintenant parvenu avec six hommes à toucher l’estacade. Mais ces infortunés étaient hors d’état de faire aucun effort. Quelques hommes, Declercq, Bose, Declerk, s’affalent le long des fermes de la jetée, et passent sous les bras des naufragés une corde à l’aide de laquelle on les hisse. Cette opération difficile et dangereuse à la fois réussit à souhait, Bolleman, Weins, Neuts, le matelot Leport, sont arrachés à la fureur des vagues !
Mais pendant qu’on obtient ce succès, Bommelaer, le brave Bommelaer coule pour ne plus reparaître, et la mer ne nous l’a pas encore rendu ! Plus malheureux encore, Celle, emporté par les eaux, passe à travers les piles de l’estacade… Parvenu dans le chenal, il anime ses forces et tente de gagner une des échelles de la jetée de l’Est, mais il n’y peut atteindre ; Il vient mourir, lancé contre elle, sans que personne pût s’y trouver pour l’accueillir, et lui jeter un bout de corde.
Funeste journée ! Lamentable souvenir ! Vous ne vous effacerez jamais de notre mémoire.
Voilà donc quatre victimes à la mer ! En voilà quatre autres qu’on lui a ravies ! Mais le matelot Leport est blessé aux deux jambes, et Neuts, le brave Neuts, est dans un état d’asphyxie qui laisse peu d’espoir de le ramener à la vie. Laissons pourtant le triste convoi qui se dirige vers la maison du phare, dont les habitants s’empresseront comme toujours de prodiguer tous les secours possibles à ceux qu’on leur amène ; laissons les aux soins du docteur Thelu, qui se trouve toujours où l’infortune le réclame… Revenons à l’estacade… Les tragiques scènes n’y ont pas encore pris fin.
Un homme, le capitaine Jacob, nageait vers nous ; tantôt nous l’apercevions, tantôt nous le perdions de vue sous les vagues qui le fouettaient au visage.
François Tixier le voit dans cette périlleuse situation ; N’écoutant plus les conseils d’amis prudents qui l’engageaient à ne pas compromettre inutilement sa vie dans une entreprise impossible, il se délivre de sa veste, se fait amarrer une ligne autour du corps et s’élance au milieu des brisants… Il a vu reparaître la tête du capitaine, il nage vers ce point, l’aperçoit encore… il avance, il va le saisir par les cheveux… une lame affreuse fond sur lui, l’en sépare et lui ôte la respiration… Toutefois son énergie l’emporte ; il reprend ses sens et revient plus intrépide que jamais…
Mais plus rien Jacob disparaît ! Nous ne le reverrons plus ! !
Douloureusement déçu, François Tixier se tourne alors vers l’estacade ; on le hisse non sans peine ni sans danger. Et grâce à l’empressement d’un ami, Jules Lefebvre, qui, lui aussi, se dévoue, on soustrait le vaillant sauveteur aux eaux en tourmente.
Le voilà en sûreté ! Mais transi et accablé de fatigue. A ce moment il aperçoit les deux hommes restés à bord du chasse-marée, un matelot et un mousse. Leur perte est certaine, la mer qui monte toujours passe par-dessus le navire et le gréement. Les deux malheureux poussent des cris déchirants ; ils implorent des secours !…
Ces cris arrivent au cœur de François Tixier Il veut les sauver ou périr avec eux. Son frère Désiré Tixier, son demi-frère Jouin, les deux Declercq et Charles Liénard, ses dignes émules, sont autour de lui et sous la même impression !
Voilà deux hommes, leur crie-t-il, les laisserons-nous périr comme des chiens ? N’est ce pas assez de six victimes ? En faudra-t-il huit ? Non, non ! Affirme-t-il avec énergie ! Non, non ! répondent, ces héroïques amis !…Eh bien ! reprend François Tixier, allons chercher un autre canot, montons-le ! Et sauvons-les !
Aussitôt fait que dit, ils s’élancent, vont à deux kilomètres de là, en ramènent au pas de course un canot qui, peut être aussi, va les conduire à la mort.
Messieurs, il y a des traits qui méritent l’éloge ; mais il y en a qui le défient. Laissons-leur celle sublime simplicité qui fait leur grandeur. Soyons heureux et fiers d’en être les témoins ; inclinons nous ! sentons battre nos cœurs ! mais gardons le silence qu’inspirent l’admiration et le respect.
Deux malheureux, tristes restes de l’équipage des TROIS SŒURS, mouillés par les vagues, transis par un vent glacial, étaient, l’un le matelot Rio, grimpé par les haubans de misaine à bâbord jusqu’à la poulie de drisse de celte voile, où il se tenait assis sans trop de fatigue. L’autre, un mousse, enfant de douze ans, paralysé par la peur et glacé par le froid, n’avait pu parvenir que jusqu’à la poulie de caudelette* de misaine à tribord. Il s’y, était mis aussi à califourchon et s’y cramponnait de son mieux. Mais le gréement était lui-même tellement tourmenté par la mer que la caudelette vint à décrocher et le palan n’étant plus retenu par en bas, devint le jouet des vagues avec l’enfant qui s’y était logé.
Cette position était effrayante. A chaque mouvement l’enfant oscillait d’un côté du mât à un mètre de distance, puis il y retombait, et à chaque oscillation on s’attendait à le voir se briser contre la mâture ou tomber mourant dans l’abîme tourbillonnant autour de lui.
L’assistance avait pu comprendre toute l’horreur de cette situation, lorsqu’elle voit reparaître François Tixier dans le canot, et avec lui : Jouin, les deux frères Declerck et Charles Liénard ; Désiré Tixier n’a pu y trouver place, et malgré son généreux déplaisir il a dû rester à terre.
Ce second canot est, comme le premier, rapidement hâlé jusqu’au navire, et, par une manœuvre semblable à la première, les sauveteurs arrivent au navire et parviennent à s’y amarrer.
Rio, qui a conservé assez de force et qui d’ailleurs a moins souffert que l’enfant, son compagnon d’infortune, Rio se dégage promptement de sa poulie et se laisse glisser le long des haubans dans le canot.
Quant au pauvre petit Thomas, il était hors d’état de s’aider. Jouin le remarque… il n’hésite pas un moment ; Il saute à bord du navire. Thomas, défaillant, essaie de descendre et veut glisser comme l’a fait son compagnon ; mais il tombe de la poulie sur le pont, placé douze pieds au-dessous. On le croit tué ; un cri de détresse s’élève sur toute la ligne de l’estacade.
Mais faisant un suprême effort, le pauvre enfant se relève, court vers l’avant pour arriver au canot, où des bras sauveurs l’attendent. En ce moment critique une vague en fureur arrive, l’enlève et le lance à dix brasses de l’embarcation. A cette vue, François Tixier s’oubliant lui-même, oubliant son frère laissé à bord, se mit à la recherche de l’enfant qu’il a vu revenir au-dessus de l’eau ; à travers mille périls, il l’attend et le ramène, mais meurtri, à demi mort.
Pendant qu’il soutenait cette lutte héroïque il y avait quelque chose d’aussi sublime que son courage : c’était l’intrépidité de Jouin. Avec un sang-froid surhumain il semblait ne pas voir les dangers qui le menaçaient, en suivant d’un regard ferme et sympathique les tentatives de son frère.
Dieu n’a pas voulu que de tels hommes nous fussent également ravis ! François Tixier revient, reprend son frère et profitant d’une embellie, évite l’arrière de la lame, s’approche rapidement de la terre, coupe vers l’estacade, d’où il reçoit une touline avec laquelle, au pas de course on les hâle, Jouin, Rio le mousse et François Tixier
Messieurs, j’ai eu le bonheur d’embrasser cet homme… Je dis cet homme, mais je voudrais qu’un autre mot puisse mieux désigner ce qu’il est en effet. Enfin, les voilà à terre !
Cent bras s’empressent pour les transporter chez le garde du phare, ou MM. Benjamin Morel, Caron et Dessurne leur prodiguent tous les soins que réclame leur état !
Hélas ! A la joie de les revoir se mêlent d’amers regrets. Gaspard Neuts est là, gisant et privé de vie ! Tous les secours de l’art ont été impuissants, et les assistants paient à ce digne et infortuné marin un juste tribut de larmes. Deux hommes réclamaient des soins spéciaux. le matelot Leport et le mousse Thomas ; on les transporte à l’hôpital, où ils sont bientôt suivis de leur troisième compagnon d’infortune.
* L’instrument qu’on nomme chaudière, chaudrette, caudrette, caudelette, savonceau, etc. tous noms adoptés dans différents ports est à proprement parler, un petit filet sans manche, qui est suspendu par des cordes et qui a peu de fond.
Obsèques des sauveteurs
A quelques jours de là, un funèbre cortège traversait la cité ; on portait au temple et au champ du repos les restes mortels de Gaspard Neuts et de l’un des matelots du bord. Toutes les préoccupations avaient cédé à celle d’une si juste douleur ! Privée de deux de ses plus nobles fils, la noble cité avait pris le deuil !
Oui, Messieurs, c’est une noble cité que celle où l’on comprend si bien l’héroïsme ! Où, sans invitation, sans mesure concertée, toute une population sait qu’elle doit s’assembler et venir honorer ses vénérables martyrs du dévouement ! Oui, c’est une noble cité que celle où tous les fonctionnaires de tous les degrés vont spontanément et tous ensemble, comme un seul homme, se ranger autour de la tombe d’obscurs citoyens qui n’ont d’autre dignité que celle du cœur ; d’autre titre que leur modeste vertu ! Oui, c’est une noble cité que celle où toute la masse populaire se croit frappée et prend le deuil quand des hommes de bien lui sont ravis ; où, dans un siècle d’argent et d’égoïsme, il se trouve encore des larmes pour de telles douleurs
Honneur à vous, hommes de bien !! Dieu sera votre récompense ! Mais aussi honneur à toi, ville privilégiée, où tant de cœurs pratiquent la vertu ! Où tant de cœurs savent lui rendre hommage !
NB Selon Albert Mine 3 personnes ont été sauvées avec le premier canot. Le nombre total est donc porté a 5
(4) BNF Gallica Œuvres dunkerquoise