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14 février 1739.

Sauvetage du SAUMON COURONNE 0239B

1 personne sauvée

15 personnes péries en mer

Dunkerque

 

La busche le SAUMON COURONNÉ, de 440 tonneaux, commandée par le capitaine Cornelis Maertens, venant de Bordeaux, chargée de vin, entra dans la rade vers les cinq heures du soir.

Le lendemain, à six heures du matin, le SAUMON COURONNÉ, à bord duquel se trouvait un pilote-lamaneur que le patron de la corvette avait envoyé la veille, fit voile vers le port. Arrivé à la hauteur de la balise d’Ouest, le navire, qu’il était impossible de gouverner, longea de trop près la terre et se jeta sur les pierres de la jetée où il resta à sec à la marée basse.

La position ne semblait pas désespérée ; mais le capitaine Larmes, intéressé par le navire, eut quelque crainte et alla y conduire sept matelots pour renforcer l’équipage qui se composait de huit hommes et d’un mousse outre le capitaine, afin qu’à la marée haute, la bussche pût être dirigée plus facilement dans le port. A trois heures de l’après-midi, le vent étant au Nord-Ouest avec tempête et la mer épouvantablement grosse, on vit du port les gens de l’équipage et les marins de renfort consternés et abattus par le danger qu’ils couraient.

À tout moment d’énormes lames couvraient le navire et, bientôt, le grand mât que l’on venait de découper tomba à la mer.

Loin d’aider, le péril parut grandir et l’on aperçut tous ces malheureux se cramponnant aux cordages, levant les mains au ciel et implorant le secours des hommes qu’ils voyaient à terre. Plusieurs embarcations s’élancèrent vainement et à différentes reprises vers le SAUMON COURONNÉ. La nuit arriva sans qu’il fût possible de le secourir.

A dix heures, le dernier mot de ce lamentable drame était connu et l’on rapportait en ville presque mourant le pilote-lamaneur, le contre-maître, un marin et la busche ; le mousse, le capitaine et treize matelots avaient été engloutis dans les flots avec le navire.

La Chambre, à la suite de cet affreux malheur, sollicita l’autorisation de distribuer une certaine somme aux veuves et aux orphelins des hommes de Dunkerque qui venaient de périr. L’autorisation lui en vint aussitôt de l’intendance. (Société dunkerquoise pour l’encouragement des sciences, des lettres et des arts  et  Archives municipales de Dunkerque –Fortune de mer sur les bancs de Flandre – Jean-Luc Porhel

 

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